Placentophagie ou “consommer son placenta”

Placentophagie ou “consommer son placenta”

Si vous suivez l’actualité people, vous aviez surement vu passer l’information disant que Kim Kardashian a  « consommer son placenta après la naissance de son bébé » pour favoriser les suites de couches. Sur son Blog, la star précise pour ses fans un peu perplexes « Quand je dis que j’ai mangé mon placenta, je veux dire que je l’ai fait dessécher et l’ai fait transformer en plusieurs pilules».

Depuis quelque temps, la placentophagie ou le fait de consommer son placenta est en vogue aux Etats Unis et cela fait la manchette des journaux lorsqu’une starlette se prête à l’exercice.

Le placenta serait bon pour la santé?

Selon les dires des stars américaines, la consommation de placenta serait le meilleur remède pour retrouver la forme après un accouchement.

Rappelons que le placenta, c’est cette enveloppe qui entoure, protège et nourrie votre bébé tout au long de la grossesse. Le placenta est un tissu fœto-maternel, provenant de la fusion partielle d’un tissu maternel de l’endomètre (couche de l’utérus) et de tissu fœtal appelé chorion (partie la plus externe de l’œuf).

Placentophagie ou "consommer son placenta" | Cocoon Bien Naître
Constituants du placenta

À l’accouchement, il est naturellement expulsé hors de l’utérus : on parle de « délivrance du placenta ». Les femelles de la plupart des espèces de mammifères mangent le placenta après son expulsion ce qui donne à cet organe un deuxième rôle nutritif et hormonal pour la femelle. Selon les scientifiques, les femelles le feraient pour plusieurs raisons :

  • par instinct de survie : pour ne pas laisser de trace de l’accouchement et ainsi protéger leurs nouveau-nés,
  • pour éviter d’attirer de mouches ou autres insectes susceptibles de colporter des microbes,
  • pour récupérer des protéines, du fer et d’autres oligoéléments dont la femelle aura besoin pour la lactation,
  • pour favoriser à la fois la rétractation post-partum de l’utérus et la montée laiteuse car le placenta est riche en vitamines et en hormones (prostaglandines et ocytocines),
  • Le placenta aurait des propriétés galactogènes.

 

La placentophagie serait une pratique ancienne ?

Au Moyen Age, les femmes consommaient tout ou partie de leur placenta pour améliorer leur fertilité. A cette époque, on prêtait à cet organe des vertus pour combattre l’impuissance masculine et on le faisait ingérer à l’homme à son insu (le placenta était réduit en cendre et on le mélangeait à de l’eau avant de la faire boire à M.).

Chez les Inuits, selon une croyance toujours très ancrée, le placenta est la matrice de la fertilité maternelle. Pour pouvoir être à nouveau enceinte, une femme doit nécessairement manger son placenta après l’accouchement.

Quels intérêts pour la femme ?

A ce jour, aucune étude scientifique ne prouve les bienfaits de l’ingestion de placenta chez l’humain. On pense que les éléments nutritifs qu’il contient permettraient une remise en forme plus rapide de la mère, favoriseraient la montée de lait, que son absorption faciliterait également la sécrétion d’ocytocine qui est l’hormone du maternage et renforcerait donc le lien mère-enfant. Les nouvelles mamans seraient également moins susceptibles de faire une dépression post-partum.

Néanmoins pour de nombreux spécialistes et professionnels, cette pratique est saugrenue et arriérée. Même si aujourd’hui, la placentophagie se propage largement aux Etats-Unis, en Angleterre et de façon plus timide au Québec et en France, la récupération du placenta en milieu hospitalier est encore peu fréquente et mal vu. L’augmentation des accouchements naturels et à domicile facilitent l’accès au placenta et à ces nouvelles pratiques.

Comment le placenta est-il consommé ?

Vous n’êtes pas obligé de le faire cuire comme un steak ! Le placenta peut se consommer de diverses façons !

Aux Etats-Unis, où la placentophagie est autorisée, les mères peuvent l’ingérer sous forme de granules homéopathiques ou de gélules. Dans le premier cas, le placenta est dilué plusieurs fois, puis des granules sont imprégnées avec cette dilution. Dans le second cas, le placenta est déshydraté, réduit en poudre puis le mis dans des gélules afin de profiter de ses multiples bénéfices en toute simplicité,  sous forme de supplément. Dans les deux cas, ce sont des laboratoires qui effectuent ces transformations après l’envoi par la mère d’un bout de placenta.

Plus artisanale, la teinture-mère est une autre manière de traiter le placenta. Ce procédé est le suivant : le morceau de placenta doit être coupé et dilué plusieurs fois dans une solution hydro-alcoolique. La préparation récupérée ne contient plus de sang, mais les principes actifs du placenta ont été conservés. La teinture-mère de placenta faciliterait, au même titre que les granules et gélules de cet organe, la récupération de la maman, et aurait également des vertus en application locale, pour soigner toutes sortes d’infections chez l’enfant (gastro-entérite, otites, maladies infantiles classiques). A condition toutefois que la teinture-mère de placenta ne soit utilisée qu’au sein d’une même fratrie.

Comment faire pour consommer son placenta, ici, au Québec ?

Si l’expérience vous intéresse, vous pouvez trouver quelques endroits pour faire l’encapsulation de votre placenta.

Je vous invite à découvrir Vivaplacenta où Laurie et Madeleine offrent une option intéressante aux nouveaux parents des Laurentides pour qu’ils puissent profiter des multiples bénéfices que le placenta peut leur apporter.

Pour la région de Québec,  vous pouvez aussi avoir accès à l’encapsulation et à la teinture mère avec vie-ta-mine.  Suivez Vie-ta-mine sur Facebook

Pour Montréal, Moontreemontreal offre un service d’information et de mise en capsule du placenta.

Et vous ? Vous seriez tenté par l’expérience ?

N’hésitez pas à venir donner votre avis en commentaire !

Jocelyne Gaudy, Infirmière et Accompagnante à la naissance

Jocelyne Gaudy, accompagnante à la naissance | Cocoon Bien Naître

Crédit photo : Katia Péchard

Maman de 2 garçons nés en 2003 et 2011, ma vision de la naissance et de la grossesse a été complètement chamboulée par ma formation d’accompagnante à la naissance et les formations suivies par la suite.

Au quotidien j’occupe le métier d’infirmière, un travail qui me passionne et qui se conjugue très bien avec celui d’accompagnante. J’ai travaillé durant plus de 10 ans avec des bébés prématurés ; un domaine à la fois difficile et plein d’espoir, où la vie est si précieuse qu’on la maintient par des tas de fils!

En tant qu’accompagnante à la naissance, je vous aide à mieux vivre votre grossesse, votre accouchement et l’accueil de votre nouvel enfant. Je vous encourage à prendre soin de lui en vous enseignant l’art du massage pour bébé et du bain relaxant, véritable moment de détente après la naissance ou durant la période des coliques.

 


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