
SMAR 2016 du 16 mai au 22 mai 2016 : Ma décision, mon corps, mon bébé #maternitedignite #accouchementrespecte #smar2016
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« Toute femme a le droit de vivre sa maternité dans la dignité. »
Encore aujourd’hui beaucoup de femmes, à travers le monde et quel que soit leur statut social, vivent des injustices, un manque d’information ou des violences verbales voir physiques au cours de leur grossesse ou de leur accouchement. Elles se taisent et n’osent pas dénoncer ces problématiques. Les violences obstétricales peuvent se manifester sous divers aspects : paroles, attitudes négatives, contraintes, non-information, gestes invasifs, préjugés, non-respect des besoins et des choix de la femme enceinte ou en travail.
«Maintenant que tu as refusée l’épidurale, tu devras faire tout naturel. Si tu finis en césarienne tu seras obligée d’être endormie et ton bébé aura 1min pour sortir, sinon il va mourir.»
Céline (Québec)
« Il y avait beaucoup de va et vient autour de moi, je me sentais observée, jugée, regardée par plein de personnels qui changeaient souvent. On m’a maintenu les jambes écartées. Je voulais qu’on arrête de me toucher. »
Anonyme
« On me hurlait dessus pour que je pousse plus fort encore et encore, en me menaçant d’appeler un médecin pour faire sortir ma fille de force. Sans parler des 2 Femmes qui appuyaient sur mon ventre pour « aider » ma fille à sortir. »
Dounia R. (France)
Ensemble nous nous devons d’en parler. Nous devons comprendre pourquoi de telles situations arrivent si nous voulons changer les choses. Il est important de comprendre pourquoi certaines attitudes ou certains comportements tenus par l’entourage des femmes, par la société ou par les soignants peuvent être source de déception, de souffrance, de détresse ou de traumatisme.
Les intervenants, partenaires et organismes œuvrant en périnalité s’unissent lors de la Semaine Mondiale de l’Accouchement Respecté (SMAR) pour mieux cerner les enjeux entourant la grossesse et l’accouchement, dénoncer les injustices vécues par les femmes et faire connaître les droits universels des femmes lors de la période périnatale.
« Ensemble créons un monde où la naissance est le début d’une belle histoire. »
La SMAR a été créée en 2004 à l’initiative de l’Alliance Française pour l’Accouchement Respecté (AFAR, Association Française indépendante de toute école ou doctrine médicale, religieuse ou politique). Elle représente l’occasion d’exprimer un engagement commun à travers une mobilisation internationale en faveur du respect de la naissance. Elle a lieu chaque année, au mois de mai. Chaque Semaine mondiale met l’accent sur un thème spécifique. Des objectifs et des idées concrètes d’actions sont proposés. Le thème de la SMAR 2016 est « Ma décision, mon corps, mon bébé »
La grossesse est un moment unique pour votre nouvelle famille. Les questionnements et les décisions à prendre sont nombreux. La majorité des futurs parents ne savent pas qu’ils ont des droits et des choix sur lesquels ils peuvent se positionner.
Droit d’être informée et de choisir le professionnel qui vous suivra
En début de grossesse, prenez le temps de chercher les professionnels (médecin, sage-femme, doula, infirmière) en qui vous aurez confiance et qui sauront répondre à vos questions. Ces intervenants sont là pour vous donner l’information la plus juste possible et vous guider dans les choix qui s’offrent à vous (déroulement de la grossesse et de l’accouchement, lieu de naissance, protocole hospitalier, différentes méthodes de soulagement de la douleur, interventions à la mère et au bébé lors de la naissance, allaitement, parentalité, etc.). N’hésitez pas à leur poser toutes vos questions. Si les réponses apportées ne vous semblent pas satisfaisantes prenez l’avis d’un 2ème intervenant. Pour trouver des cours prénataux qui vous ressemblent, voyez les différentes possibilités offertes au Québec
« Pour faire des choix éclairés, il faut être bien informé »
Droit d’être informée sur les différents lieux de naissance
Réfléchissez au lieu où vous souhaitez lieu où vous souhaitez voir naître votre bébé. Au Québec, vous avez le choix entre l’hôpital, la maison de naissance ou le domicile. Il est vrai qu’actuellement le nombre de maison est encore restreint voire absent de certaines régions. Sachez que les sages-femmes travaillent fort pour que cette situation change et que les maisons de naissance ainsi que la prise en charge par un service sage-femme soit accessible à toutes. Par ici pour savoir comment choisir un lieu de naissance qui vous ressemble.
Droit d’être accompagnée par des personnes significatives
Entourez-vous de personne en qui vous avez confiance et qui sauront vous donner de l’information juste et pertinente. Où que vous accouchiez vous avez le droit d’être accompagnée par les personnes qui sont significatives pour vous. Vous avez également le droit de refuser que votre espace soit envahie par des personnes qui vous dérange par leur comportement ou leur trop grand nombre.
Quand j’ai su que j’étais enceinte, je savais déjà que je voulais être soutenue par une accompagnante. Difficile d’y voir clair et de faire un bon choix. Avec Sarah je crois que ça a cliqué bien rapidement entre nous. Elle venait à domicile, on parlait de tout et de rien, mais surtout de ce bel événement qui était à venir. Mon accompagnante était étudiante à ce moment-là, donc nous avons cheminé ensemble dans le processus, en suivant la vague. Mon conjoint ne cessait de répéter à qui voulait bien l’entendre à quel point elle était indispensable et qu’il ne comprenait pas comment de nouveaux parents pouvaient penser vivre ça, sans l’aide d’une accompagnante. Ce fût magique. Elle m’a encouragé dès le début dans mon envie d’accoucher naturellement et dans diverses positions. Elle a su calmer nos inquiétudes et rassurer mon conjoint quand il avait de questionnements. Je ne sais pas trop comment j’aurais pu garder mon calme sans ses massages, points de pression et encouragements. Grâce à elle, je suis allée au bout de ce que j’ai pu faire, sans péridurale et j’en suis tellement fière. Au fond, elle a semé une graine parmi d’autres, qui m’ont aidé à devenir la mère que je suis aujourd’hui. Bien sûr, il arrive que la vie nous écarte de notre plan comme ça été le cas pour nous, parce que bébé était mal placé et que ça a fini en césarienne. Elle n’a pas pu nous accompagner au bloc. Mais encore là, j’y suis allée avec sérénité et sans stress car depuis le début, elle m’a donné confiance en moi. Ça été le plus beau jour de ma vie et je recommencerais l’expérience dès demain si je le pouvais. Aucune chance que mon accompagnante ne soit pas présente à mon prochain accouchement! Merci pour tout Sarah, on t’aime! Xox
Marie-Ève Leduc
Droit d’être informée sur les interventions pratiquées sur vous et votre bébé
En cours de travail, on doit vous informer des différentes interventions pratiquées sur vous-même ou sur votre bébé.
A l’hôpital (comme ailleurs), le médecin qui vous suit à le devoir de vous renseigner sur l’ensemble des choix qui s’offre à vous en ce qui concerne les moyens proposés:
- pour faciliter l’accouchement et conserver votre énergie (mobilité, ballon, manger et boire)
- pour soulager la douleur (massage, bain, relaxation, musique, compresses chaudes e froides, injection sous-cutanée d’eau stérile, acupuncture, hypnose, épidurale, etc.)
Vous avez le droit d’accoucher dans la position qui vous convient et qui vous semble la mieux adaptée pour vivre votre accouchement. Aucune femme ne devrait se sentir contrainte dans sa mobilité.
En tout temps, les intervenants doivent vous tenir informé des décisions médicales qui justifient certaines interventions et les effets secondaires possibles:
- pour accélérer le travail (décollement des membranes, syntocinon, rupture de la poche des eaux)
- pour accélérer la naissance (césariennes, forceps, ventouses, épisiotomie, perfusion)
Après la naissance de votre enfant, vous avez le droit :
- de rester en peau à peau le temps qui vous convient afin d’initie le lien d’attachement,
- de mettre votre enfant au sein et de l’allaiter à la demande
- de choisir une autre méthode d’alimentation selon votre choix,
- de retarder le premier bain,
- d’être informer des examens qui sont pratiqués sur votre bébé et d’en connaitre les résultats,
- d’être informé des traitements donnés, de leur intérêt et de leurs effets secondaires,
- de recevoir les visites des personnes qui vous sont proches,
- d’avoir de l’intimité et de ne pas être dérangée sans raison,
Dans le cadre de la SMAR 2016, je vous proposerai toute une série de témoignages et quelques articles pour vous amenez à réfléchir sur la naissance et comment on accueille le nouveau-né aujourd’hui. Beaucoup de progrès ont été accompli depuis quelques années par rapport à la prise en charge de la mère et de son bébé lors de l’accouchement notamment dans les outils offerts pour gérer la douleur et le respect des besoins et des choix de chacun. Néanmoins il reste encore du chemin à parcourir pour que les femmes qui accouchent ne soient plus considérées comme une simple chambre qu’il faut vider rapidement pour laisser la place aux autres.
J’ai hâte de vous partager les témoignages touchant de vécu de grossesse et d’accouchement tantôt respecté tantôt difficile.
Sachez que plusieurs actions sont menées par des intervenants impliqués partout au Québec! Retrouvez toute l’information sur la page Facebook du Regroupement Naissance Rennaissance ou via leur blog.
Ressources :
RespectfulCareCharterFrench.pdf
grossesse-et-accouchement-droits-des-femmes.pdf