
La 4ème merveille : naissance d’un bébé lotus
«Martine, tu nous écrirais pas un article pour le Mamanzine pour nous raconter la naissance de ton bébé lotus »? me demande Catherine avec un petit sourire complice.
Il est vrai qu’accoucher sans l’assistance d’un médecin ou d’une sage-femme comme nous l’avons fait est un acte plutôt marginal dans notre société en 2008. Mais lorsqu’on prend le temps d’observer à l’échelle de la planète, on constate qu’accoucher chez soi, sans assistance médicale, est encore un fait très commun.
«Tout de même Catherine, qu’aimerais-tu que je raconte»? lui réponds-je «Qu’y aurait-il de spécial à dire»?
Peu de chose en réalité… et beaucoup à la fois.
Ce qu’il y a à raconter, c’est tout le mystère et la grandeur de la naissance vécu par des femmes depuis la nuit des temps. À travers moi, comme à travers des milliards d’autres, la magie et la simplicité se sont incarnées le 17 juillet 2008. Une belle journée d’été.
CHOIX DE VIE
Étant déjà mère de trois enfants de 5, 7 et 9 ans, je me sentais comblée par la vie et je n’envisageais pas une quatrième grossesse. J’étais passée à une nouvelle étape, et je voulais plus ou moins être à l’écoute de cette intuition, de ce désir refoulé de vivre à nouveau le processus transformateur d’une grossesse et d’une naissance.
Hors, en ce matin frisquet d’octobre où je compris qu’à nouveau en moi allait croître la vie, je fus submergée d’une immense ambiguïté. Ayant rêvé quelque jours auparavant que j’accouchais sans me savoir enceinte et que j’allaitais mon bébé, je réalisais que ma petite routine serait de nouveau chamboulée. Un mélange d’allégresse et de désespoir m’envahirent. Au plus profond de moi-même, je savais que je désirais depuis fort longtemps un nouvel enfant et que je l’avais plus ou moins appelé. Mais ma raison avait eu tôt fait de reléguer ce désir aux oubliettes. Je me retrouvai donc après cinq ans devant un choix: garder ou non ce petit être qui sommeillait en moi. Il me semblait important de me donner le choix car je me sentais malgré tout un peu prise. Je ne pus toutefois me résoudre à l’idée d’un avortement. Heureusement, la réaction de mon mari, plus que positive, m’aida à apprivoiser cette situation.
C’est donc sous le signe de l’ambiguïté que débuta cette nouvelle aventure avec son cortège de «désagréments» (fatigue, nausées, sautes d’humeur et j’en passe). Au fil des semaines, j’observais mon corps se transformer en même temps que l’ambiance familiale. Pour mon plus grand bonheur, je découvris en mes aînés des ressources et une maturité qu’un événement de cet ampleur stimulait. Pour eux, la vie suivait son cour, et en même temps, ils vivaient aussi cette grossesse. Il y eut certainement des moments plus difficiles au niveau de ma santé et de mon niveau de fatigue, mais je conserve de cette grossesse un sentiment de grâce et de plénitude, surtout dans les dernières semaines.
J’eus aussi très à cœur de préparer concrètement mes enfants à l’arrivée du bébé. Au cours des dernières semaines de grossesse, je parlai beaucoup avec eux de l’accouchement, leur montrai des films de naissance à la maison et laissai place à leurs questions, à leurs commentaires et à leur vision de l’arrivée d’un nouveau membre dans notre famille. Je les impliquai également en déléguant à chacun une responsabilité pour le jour J: mon fils aîné ferait les téléphones et serait en charge de la musique, ma fille désirait préparer une assiette de fruits et mon cadet serait le porteur d’eau.
Je me préparai également, physiquement et spirituellement à l’arrivée de notre enfant. Étant à l’écoute de mon corps et de mon coeur, je scrutai à la loupe tout ce qui pourrait entraver ce processus que j’avais décidé de vivre loin de tout suivi médical. En effet, pour cette grossesse tout comme pour la précédente, j’avais choisi de n’être accompagnée que par mon chum, mes enfants et deux «anges-gardiennes»(ma soeur et une amie proche). Ayant vécu un suivi avec sage-femme pour mes deux premières grossesses et accouchements (1 en maison de naissance et 1 à la maison), j’avais cheminé et j’en étais venue à la conclusion que lors de ces moments transformateurs de ma vie, ce dont j’avais RÉELLEMENT besoin, c’était du moins d’interférence possible. Je désirais me recentrer et être à l’écoute de mon être intérieur plutôt qu’être à l’écoute d’une voix extérieure. En toute conscience, je m’appropriais entièrement mon corps, confiante que je saurais reconnaître d’éventuels problèmes et que je pourrais outrepasser ces vieilles peurs de grossesse et d’accouchement entretenues par des générations de femmes avant moi.
NAISSANCE RENAISSANCE : LE PASSAGE
Ainsi se déroulèrent mes neufs mois et demie de grossesse: entre la préparation du matériel, des lectures nourrissantes, la vie quotidienne et la plénitude de sentir en moi la vie. J’étais au sommet de ma féminité, je me sentais puissante, épanouie et très en forme.
Lorsque des contractions m’éveillèrent cette nuit-là, je crus bien que ça y était. Une visite à la salle de bain m’indiqua clairement la descente du bébé. Je réveillai mon mari afin qu’il me prépare un bain chaud, ce qui n’apaisa pas les contractions, au contraire. Nous passâmes donc aux appels (mon aîné appela ma sœur et mon amie afin que nous puissions établir les disponibilités de chacune. Mais le «timing» n’y était pas). J’étais encore hésitante, n’étant pas entièrement persuadée que bébé se pointerait. Mais bon, nous nous préparâmes comme si…J’étais à peine à 36 semaines de gestation, ce qui ajoutais à ma perplexité…pour moi, c’était trop tôt. Les contractions s’espacèrent au bout d’une journée et je fis la blague à mon mari que ce serait «pour dans deux semaines»! Je ne croyais pas si bien dire.
Entre temps, il me fallut composer avec l’attente…cette «fausse alerte» ou ce que nous avons convenu d’appeler «ce coup de pratique» avait suscité en moi le désir (déjà présent) d’intensifier mon «cocooning» au grand déplaisir des enfants qui auraient bien voulu continuer sur le même rythme de sorties effrénés dans lequel nous baignions habituellement. Avec le beau temps et la chaleur, ce n’était pas pour les accommoder. Je voulais systématiquement rester chez moi, compléter mes préparatifs, faire mes traditionnelles confitures de fraises (j’en ai fait jusqu’à deux jours avant l’accouchement), être au calme. Je leur expliquai la situation, et c’est surtout mon aîné qui fut le plus affecté.
LA COÏNCIDENCE DU JOUR J
Au matin du 16 juillet, je m’éveillai avec de très légères contractions. Leur «ton» particulier m’indiqua clairement que cette fois-ci, on n’était plus loin. Tout à coup, la forme me revint et c’est déterminée que j’allai magasiner avec les enfants. Curieux quand même comme réaction après ces deux semaines casanières! Qu’à cela ne tienne, je pris le volant et expliquai aux enfants que j’avais des contractions mais que je voulais aller leur chercher quelques présents avant d’accoucher. Aussitôt dit, aussitôt fait et j’eus le temps d’effectuer mes achats et de revenir. Ce n’est qu’en fin d’après-midi, après une contraction un peu plus forte que les autres que je demandai à mon fils d’appeler mon mari. Tranquillement, peut-être un peu trop tranquillement, le travail s’installa. Je demandai à ma sœur de venir s’occuper des enfants et de passer la nuit chez nous. Au moins il y aurait quelqu’un avec eux et mon mari pourrait être plus présent auprès de moi. Comme je planifiais accoucher dans l’eau, j’avais commencé à emplir la piscine d’accouchement, mais je n’étais pas prête à y entrer encore…les contractions demeurant légères, je pensais encore à «un coup de pratique»! Je passai donc la soirée à discuter et à rigoler avec mon chum et ma sœur en passant en revue plusieurs prénoms rigolos que nous trouvions dans notre livre sur les prénoms. Je pressentais pour cette grossesse que nous aurions un garçon, mais chaque fois que nous choisissions un prénom «au hasard» dans notre livre, nous tombions sur un prénom de fille (ce qui n’était pas pour nous aider!). J’appris également un peu plus tard que le 16 juillet était le jour anniversaire de l’entrée de ma grand-mère «dans la vie éternelle». Coïncidence intéressante à laquelle je n’apporte pas de signification particulière, mais qui n’est pas dénuée de sens pour la suite des événements…
Je pris donc un bain et me couchai en pensant, un peu à regrets, que ça n’y était peut-être pas encore. Hé non, quelques heures après m’être couchée, je commençai à ressentir plus fortement le travail de mon corps. Une fois éveillée, je n’eus plus de repos. À chaque contraction, je m’efforçais de respirer calmement. Au bout de la nuit, lorsque tous commencèrent à s’éveiller, je les informai que ça y était. Éric ajouta de l’eau chaude à la piscine afin que je puisse y entrer. Mon fils appela mon amie Pascale afin que celle-ci vienne à la maison s’occuper, avec ma sœur, de nos trois enfants. Je ne désirais pas que mes enfants soient avec moi pendant tout le temps du travail. J’avais besoin d’être au calme, concentrée sur ce que je vivais. Je leur avait dit cependant qu’ils pourraient entrer dans la véranda (spécialement aménagée pour l’occasion) au moment où le bébé ferait son apparition.
J’entrai donc dans la piscine ce matin du 17 juillet vers 7h, 7h30 du matin. La chaleur de l’eau me fit le plus grand bien. Je ne saurais dire si cela apaisa les douleurs des contractions, mais je savais que j’étais dans le bon élément.
Mon esprit était libre…les enfants étaient entre bonnes mains, Éric venait de temps en temps voir comment j’allais, m’offrait un peu de tisane, un peu de nourriture, tout était bien, tout était paisible et fébrile en même temps. J’étais confiante, bien centrée, mais je trouvais tout de même que le travail progressait lentement. Je pensais un peu naïvement que tout se passerait très vite, étant donné qu’il s’agissait d’un quatrième. Et puis, vestige d’une pensée trop rationnelle, je vérifiais fréquemment la dilatation de mon col, ce qui accentuait l’impression de lenteur. Dans mon schéma idéal, j’allais perdre mes eaux, et en moins de deux j’aurais accouchée (comme dans mes deux derniers accouchements). Hé non. Passent les heures et mon impatience va grandissante. Pourtant, je «gère» bien ma douleur…plutôt que de la crier comme dans mes accouchements précédents, je la respire vers le bas-ventre ce qui a pour effet de la diminuer et de la laisser descendre. Je me visualise comme une fleur de lotus aux milles pétales. Je m’ouvre pour laisser place à mon bébé. L’attente me paraît quasi insoutenable. Je suis épuisée alors je me laisse glisser dans le sommeil…les contractions n’arrivent même plus à me sortir de cette douce torpeur…et passe le temps. J’émerge éventuellement pour demander à Éric de me mettre de la musique, tant qu’à attendre! La douce voix langoureuse de Souad Massi me susurre à l’oreille, dans un mélange de français et d’arabe: «petit enfant, deviendra grand, il franchira les océans…» «Allez, viens petit bébé». Je pleure. Je pleure le deuil de cette grossesse qui se termine et qui sera la dernière. Je pleure car je quitte à regret cet état de grâce. Je pleure la joie de cette rencontre imminente avec ce petit être, je pleure la longueur du travail. Je pleure, je pleure, je pleure sans retenue et ça fait du bien.
Je décide de sortir de la piscine en me disant que bouger sera bénéfique. Ouf, les contractions hors de l’eau sont tout de même plus intenses. Je me suspends aux poutres de la véranda, sur mon chum qui est maintenant bien présent dans la pièce, silencieux et attentif. Les enfants sont partis au parc et maintenant que la maison est vide, je ne veux plus qu’ils y rentrent! Nos deux chats se tiennent à l’entrée de la véranda…eux aussi sont fébriles. Toujours fatiguée, je décide de me coucher sur le lit que nous avons installé à côté de la piscine. Même scénario qu’une heure auparavant: je m’endors et laisse les contractions venir. Pendant combien de temps resterai-je ainsi, je n’en sais rien. Je sens la présence d’Éric dans le lit. Lui aussi a décidé de s’étendre, histoire de tromper l’attente.
Soudain, une contraction plus forte me réveille brusquement. Je sens la panique monter en moi car elle est vraiment trop intense. J’arrive à me recentrer en poussant et en laissant aller un rugissement. Un peu de liquide s’écoule et tout en grognant je demande à Éric si j’ai perdu mes eaux. Je lui repose la question à plusieurs reprises en grognant et en rugissant. Tout à coup, la situation me semble intense. Je me relève et en moins de deux, je retourne dans la piscine. La prochaine contraction me happe toute entière et en moi une voix crie: «non ça fait trop mal je ne veux plus rien sentir!» En même temps, je comprends que la naissance est imminente, c’est trop intense. Alors aux prochaines contractions, la main soutenant mon périnée, je pousse et je grogne. Une poussée, ça y est, je sens la tête…mais elle remonte. Une deuxième poussée, même scénario. Comprenant que ce «jeu» de monte et descend pourrait durer un certain temps, je décide à la prochaine contraction de pousser la tête. Ça y est, je sens la poche des eaux éclater dans l’eau et une intense brûlure envahi mon périné et mes lèvres alors qu’émerge mon bébé. À la hâte j’enjoins Éric d’aller chercher les enfants qui attendent impatiemment un signal au sous-sol.
Je touche mais Ô surprise, ce sont des fesses? Mais non, ce n’est pas possible, depuis le début je touche la tête. Mais alors…? Mes mains palpent un peu plus loin une belle tête chevelue!! J’ai compris, c’est la poche des eaux qui «balloune»!! Les enfants entrent, surexcités et s’alignent derrière moi, regardant à travers la piscine la petite tête. Éric fait des allers-retours à l’avant et à l’arrière de la piscine et il observe la progression. Je lui demande d’entrer dans l’eau pour accueillir son bébé. Moi, j’ai besoin d’être bien agrippée à la poignée de la piscine pour pousser. Encore une autre poussée et la tête émerge au complet ainsi que la moitié du corps. Éric va saisir le corps du bébé et ce dernier agrippe bien fort son bras de ses petites mains. Je me relaxe avant la finale alors qu’Éric m’encourage à pousser une dernière fois. Dans l’état où je me trouve, tout ce que je réussis à lui dire c’est: «ne tire pas sur le bébé, tire pas dessus»! Curieusement j’ai l’impression qu’il veut le tirer hors de moi! Il attend donc, une éternité de secondes. La poussée finale, libératrice arrive. C’est alors que je l’entends dire tout surpris: «hey mais c’est une fille»!!! Quoi? Tout ce temps nous pressentions un garçon et voilà qu’une petite fille est née! Je suis heureuse, émue. Éric la sort de l’eau et me donne notre petite. Nous faisons connaissance avec notre petite perle en compagnie de nos trois enfants ainsi que de Pascale et ma sœur Chantal qui sont entrées dans la pièce. Il est 12h36 et le soleil rayonne. Nous sommes là, tous les 7 à admirer cette nouvelle merveille. Elle est là, à prendre ses premières bouffées d’air, son petit corps entièrement recouvert d’une épaisse couche de vernix. Elle en a jusque sur ses yeux qui n’arrivent pas à s’ouvrir. Délicatement, je les lui nettoie. Le cordon est court, c’est un peu malaisé de la manipuler. Les enfants prennent des photos, des dizaines!! Mikaël, notre aîné, ne cesse de me répéter: «wow Martine, tu as bien travaillé! Comme tu as fait du beau travail, un beau bébé»! Cher Mikaël qui craignait tellement de ne pas voir le bébé sortir. Et ma grande Camille qui trouve sa maman si belle «comme une reine»! Xavier semble un peu plus perturbé…quelques heures auparavant il était le plus jeune, maintenant il est «grand frère».
Quelques minutes après la naissance, j’offre au bébé le sein dont elle se saisit comme une pro. Alors qu’elle tète, j’ai à nouveau des contractions. Ces contractions mèneront à terme, environ une heure plus tard, à la naissance de notre petite fleur. Éric et moi sommes fascinés…nous prenons, observons, soupesons ce placenta qui a nourri notre bébé pendant tous ces mois. C’est beau, on dirait une feuille avec toutes ses ramifications. Bébé ne semble pas trop trop d’accord avec nos manipulations et nous le fait savoir à grands cris. Délicatement, nous déposons le placenta dans le bol prévu à cet effet. Entre temps, nos aînés vont et viennent dans la maison. Moi, j’ai faim! Je ne suis pas pressée de sortir de la piscine alors je me repose et je grignote. Éric va prendre sa douche. Je suis seule dans la véranda, un peu somnolente. De temps à autre, une présence. Tantôt Pascale, tantôt Xavier, mon fils de 5 ans, qui vient prendre quelques photos. Puis, je décide qu’il est temps pour moi de sortir de cette eau bienfaitrice. Avec milles précautions, on m’installe sur le lit à côté de la piscine. Mon fils a la superbe idée à ce moment précis de nous mettre une magnifique pièce interprétée au violon par Angèle Dubeau et la Pièta: Princesse Mononoké. L’émotion que je ressens est au-delà des mots…c’est un choix tellement juste et approprié. Désormais je n’entendrai plus cette mélodie de la même oreille. Je me régale du pain de lentille que nous a apporté Pascale ainsi que de l’excellente salade de fruits que m’ont préparé Camille et ma soeur.
Je vis de doux moments avec tous ces gens que j’aime. Autour de chez nous, on entend le bruit des tondeuses, les coups de marteau, les bruits de perçeuses. Le miracle de la vie s’est produit ce midi dans la plus grande discrétion et dans la plus grande simplicité. C’est amusant d’entendre le voisin demander à ma fille si je suis revenue de l’hôpital alors que je repose là à quelques mètres de lui, séparée par un simple rideau.
Déjà l’après-midi touche à sa fin. Pascale et ma soeur nous quittent, nous, la famille de six. La naissance de notre bébé a eu lieu, une nouvelle vie commence. Nous débutons un temps béni, le temps du «cocooning» en famille. Nous (je) ferons plus ample connaissance avec celle que nous avons convenu de prénommer Bianca-Rose à la mémoire de ma grand-mère maternelle Rose-Blanche.
BEBE LOTUS
Avec délicatesse, j’emballe le placenta dans un grand linge de coton. J’y ajoute du sel de mer et des fleurs de lavande. Pour cette naissance-ci, nous ne couperons pas le cordon. Nous ferons ce qu’on appelle un «bébé lotus». Nous attendrons que sèche le cordon et qu’il tombe de lui-même. Ça ne prendra que trois jours.
La journée achève….je me sens bien. Je prends quelques minutes pour écrire un courriel aux gens que j’aime afin de les informer de la naissance de notre belle fillette. Je reçois des réponses empreintes d’affection et je me nourris de ces bonnes énergies. Je me nourris également des paroles de mon mari qui s’est laissé impressionner par mon attitude «paisible». Lui, qui m’a vue et accompagnée quatre fois sur les chemins de l’accouchement, trouve que cette fois-ci était la plus «zen»!
De mon côté, je suis satisfaite. Je me sens en paix avec moi-même et je vois le chemin parcouru et l’expérience acquise au cours de ces dernières années. J’éprouve un sentiment d’accomplissement et je me sens heureuse. Oui, j’ai bien fait de croire en moi, en mon corps et en la force de la vie et ce, même si autour de moi parfois se sont dressés des gens étouffés par la peur et voulant m’en contaminer.
Sur mon parcours, j’ai également croisé des êtres lumineux qui m’ont aidée et inspirée dans mon cheminement. Certain ne furent que de passage alors que d’autres sont devenus des amis.
J’ai également la chance d’avoir une famille et une belle-famille qui m’ont énormément supportée. Pas nécessairement toujours au niveau de mes choix d’accouchement ou de maternage (j’ai souvent eu à débattre de ces sujets ou même à les justifier), mais lorsque j’avais besoin d’aide, je savais que je pouvais compter sur eux. Je crois que nous sommes arrivés à un respect mutuel, à défaut d’une totale compréhension.
Il ne m’a pas toujours été facile de faire des choix un peu à contre-courant de la pensée dominante actuelle…mais ce que j’aimerais livrer comme message avec ce témoignage, c’est qu’il faut savoir suivre son intuition, sa voie intérieure. Une fois que nous sommes «connectés» (ou «reconnectés») avec nous-mêmes, les événements s’enchaînent et les opportunités se dévoilent. Je crois que ne plus laisser nos peurs dominer nos vie est une chose importante à accomplir pour nous-mêmes et c’est un bel exemple à offrir à nos enfants.
Martine Quimper
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