
Amy Haderer, artiste et doula
Amy Haderer est artiste et Doula (accompagnante à la naissance). Elle vit à Denver dans le Colorado en compagnie de ses 3 merveilleuses filles. Elle a commencé à peindre des mandalas au cours de sa troisième grossesse pour se préparer à l’accouchement en maison de naissance. La créativité lui a permis de gérer ses émotions et de lâcher-prise. Petit à petit elle s’est mise à partager ses mandalas sur les réseaux sociaux et elle a été surprise par l’engouement qu’ils ont suscité. Après la naissance de sa fille elle s’est également impliquée dans des organismes communautaires afin d’encourager les femmes à vivre l’accouchement tel qu’elles le souhaitent.

En découvrant ses œuvres j’ai été fascinée par la douceur et les émotions qui s’en dégagent. Elle partage son art via différents supports tels que des bijoux, des toiles, des calendriers, etc. J’ai eu la chance d’en apprendre un peu plus sur elle (entrevue originale en bas de page).
Quel est ton parcours artistique, comment as-tu commencé ?
J’ai toujours su que j’étais une artiste. Lorsque j’étais petite je passais des heures à dessiner. Je savais que peu importe ce que j’allais faire de ma vie je serais toujours passionnée par l’art. Par la suite je suis entrée à l’université où j’ai reçu un BFA (Bachelor of Fine Arts ou Baccalauréat en Beaux-arts) en Illustration. J’aimais l’école et j’ai toujours aimé créer ou essayer de nouvelles choses.
Qu’est-ce qui t’a amené à travailler sur le thème de la maternité, de la parentalité ou de la femme?
J’aime à dire que ma première fille a fait de moi une mère. Sa naissance a été l’expérience la plus profonde de ma vie. Ma deuxième fille a fait de moi une Doula et une farouche défenseure de la naissance. Ma troisième fille a fait de moi une artiste. Ma vie a été bénie par encore trois enfants en épousant mon deuxième mari. Chacun d’entre eux m’a donné de grands cadeaux.

J’ai eu ma première fille alors que j’avais 22 ans et à cet âge je n’étais pas sûre de vouloir devenir mère ou même de savoir comment l’être. Quand elle est née j’ai compris que ma vie ne serais plus jamais la même. J’ai ressenti un amour que je n’aurai jamais pensé possible et j’ai senti quelques choses se réveillait en moi. Je me sentais forte, accomplie et complément transformée.
J’ai accueilli ma deuxième fille dans une maison de naissance. J’ai accouchée à genoux dans l’eau, entourée par les sages-femmes qui m’ont doucement encouragée et qui ont protégé ma bulle. Je me suis découverte un pouvoir et une force insoupçonnés. J’ai découvert à quel point la naissance est sacrée, qu’elle nous amène bien au-delà de ce qu’on aurait pensé. J’ai alors su que j’avais une part à prendre dans ce monde et je suis devenu Doula. J’ai accompagné autour de 200 familles depuis 2008. Je veux encourager le changement et aider à modifier les consciences face à cette peur qui entoure la naissance.
Ma troisième fille, née dans l’eau à la maison, m’a fait redécouvrir ma passion pour l’art. Pendant ma grossesse j’ai utilisé l’art pour m’aider à préparer sa naissance. Depuis j’ai étendu mon projet afin d’y inclure d’autres histoires de femme. J’ai peint des tableaux sur le deuil périnatal, l’AVAC, la césarienne, l’accouchement par le siège, etc. Je crois qu’en montrant de telles images au monde nous normalisons les expériences de femme et le processus de la naissance.
J’ai reçu ces précieux cadeaux de la vie de mes enfants et j’espère toujours pouvoir apprendre d’eux.

Exposez-vous dans des galeries ? Comment faites-vous découvrir votre art ?
J’ai fait quelques expositions dans des galeries, mais rien de trop grand ou trop chic. Je partage surtout mon travail sur les médias sociaux notamment ma page Facebook, mon site Web et ma boutique Etsy. L’avantage c’est que je n’ai pas besoin de payer pour des encadrements en faisant ça!
En dehors de votre art, êtes- vous impliquée dans le domaine de la périnatalité (travail, association, groupe d’entraide, etc.) ?
Je suis Doula (accompagnante à la naissance) depuis 8 ans et j’ai assisté à de plus de 200 naissances que ce soit à l’hôpital, en maison de naissance ou à domicile.
Quelles sont vos valeurs en tant que Doula?
Peu importe l’endroit où se déroule l’accouchement, les femmes doivent se sentir en confiance, respectées et soutenues dans les décisions concernant la naissance de leur enfant. Même si une maman a une césarienne, elle peut la vivre comme expérience enrichissante et plaisante si elle est accompagnée et traitée avec respect.

Les Femmes ont le droit de prendre des décisions éclairées en ce qui concerne l’endroit où elles veulent accoucher. L’accouchement est un événement très fort émotionnellement et spirituellement. Il peut être entravé par la peur et l’anxiété. À la naissance de leur enfant, les femmes doivent se sentir forte et avoir confiance en elle. L’hôpital, la maison de naissance ou l’accouchement à domicile devrait être un choix personnel. Les femmes qui ont eu des complications lors d’un premier accouchement peuvent se sentir plus à l’aise et en sécurité à l’hôpital. A l’inverse, les femmes qui se sont senties diminuées ou infantilisées en accouchant à l’hôpital opteront pour la maison de naissance ou le domicile.
Je pense aussi que nous devons reconnaître que nous avons besoin des obstétriciens. Pour les femmes à haut risque ou lorsqu’il y a des complications, les interventions et/ou une césarienne sont justifiées. Ça ne fait aucun doute que les obstétriciens sauvent des vies. Les obstétriciens sont avant tout formés et habitués à pratiquer des chirurgies dans un contexte de naissance anormale. L’Organisation Mondiale de la Santé déclare que le taux de césarienne devrait être autour de 8-10 %. Si on devait pratiquer moins de 5 % de césariennes, plus de mères mourraient à l’accouchement mais on a aussi constaté que si le taux de césarienne approchait les 15 %, plus de mères mourraient à l’accouchement.

Le monde a besoin de sages-femmes autant sinon plus que d’obstétriciens! Le modèle en soin des Sages-femmes considère la grossesse et la naissance comme des choses normales et naturelles du cycle sexuel de la femme et non pas comme une maladie ou un risque. Dans le cadre des grossesses normales les sages-femmes sont essentielles pour accompagner la femme mentalement, émotionnellement, physiquement et spirituellement.
De plus, je pense que les femmes doivent pouvoir choisir le fournisseur de soins avec lequel elles se sentiront le plus à l’aise. Avoir confiance en la personne qui vous accompagne c’est la clé. Si vous choisissez d’être suivi par un obstétricien, vous devez vous assurer que votre santé passe avant son assurance professionnelle ou son confort. Vous devez être certaine que vous n’aurez pas des interventions inutiles parce qu’il vous donne une information incomplète ou limitée.
Les sages-femmes sont très bien formées pour intervenir dans le cadre d’une naissance normale que ce soit à domicile ou en maison de naissance. Je veux dissiper le mythe qui dit qu’en étant pas à l’hôpital les sages-femmes ne peuvent pas voir si quelque chose se passe mal avant qu’il soit trop tard. Elles savent à quoi ressemble une naissance normale, elles savent aussi si l’accouchement ne se passe pas bien et si la femme a besoin d’être transférer à l’hôpital. Vous pouvez avoir toute confiance en leur jugement. Si vous n’avez pas confiance en vos sages-femmes, il sera difficile d’être dans l’ouverture et d’être relaxée comme vous devriez l’être.
Les Femmes doivent être informées de façon neutre sur la grossesse et la naissance. Elles doivent être respectées dans leur choix quel qu’en soit les raisons. Les femmes ne devraient pas être limitées à cause de ce que pense le professionnel, elles doivent pouvoir faire des choix éclairés et pouvoir refuser des choses qu’elles jugent inutiles.
Un petit mot pour vos fans?
Merci de m’avoir encouragée ces 7 dernières années! J’ai aussi la chance de pouvoir compter sur le soutien de ma famille que je remercie.
Je tiens à remercier Amy Haderer pour sa confiance et pour avoir jouer le jeu de l’entrevue. Je lui souhaite encore de belles découvertes et de belles expériences avec ses filles.
Maman Rebelle
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(Texte original)
What’s your artistic course, how did you begin?
- I have always felt that I am an artist. Even as a small child I would spend hours drawing and I knew that no matter what I was going to do with my life I would always be an artist. I went to college and received a BFA in Illustration. I loved all my classes and loved creating and trying new mediums.
Why do you have begin to work on the theme of maternity, parenthood or woman?
- I like to say that my first daughter made me a mother, which was and is the most profound experience of my life. My second daughter made me a doula, a childbirth assistant, and a birth activist. My third daughter made me an artist. My life was then blessed by three more children by marrying my second husband. Each one of them has given me great gifts.
- I had my first daughter when I was 22 and not even sure I wanted to be a mother or knew how. When she was born I felt like my life fell into place. I felt a love I never thought possible and felt an intuition awaken inside of me. I was fierce, devoted, and completely transformed.
- I had my second daughter in a freestanding birth center, on my knees in the water, surrounded by midwives who gently encouraged and protected me. I learned my own power and strength. I learned that birth is sacred, that you can go to the depths of what you thought you could handle and come out triumphant. I knew I had to be a part of this world, so I became a doula (childbirth assistant) and have lovingly supported around 200 families since 2008 as they birth their babies. I have a passion for changing the fear-culture surrounding birth into empowerment.
- My third daughter, born in the water at home, started my current body of work as an artist. During my pregnancy I used art to help prepare me for her birth and have since expanded the project to include other women’s stories. I have done pieces on stillbirth, loss, VBAC, cesarean, breech birth, etc. I believe that by showing the world these images we normalize women’s experiences and the birth process.
- I treasure these gifts from my children and hope to always learn what they have to teach me.
Do you expose in galleries? How you spread your art?
- I’ve done a few gallery shows, nothing too big or fancy. Mostly I share my work on social media, my website, and my Etsy shop. At least you don’t have to pay for framing when you do that!
Except your art, you are involved in the field of the perinatal period (work, association, support group, etc.)?
- Yes I am also a doula (professional childbirth assistant). I have been a doula for 8 years, attending about 200 births in hospitals, birthing centers, and at home.
Which are your values as doula?
- No matter the location or who attends a birth, women need to feel valued, dignified, and empowered, especially when it comes to making decisions about how her child comes into the world. Even if the mom has an unwanted c-section, this can be an empowering experience if she is treated with respect and support.
- Women have the right to make an informed decision as to where they wish to give birth. Birthing a baby is an intense, emotional, spiritual event that is hindered by fears and insecurities. To birth normally, women need to feel completely safe. Hospital, birthing center, or home birth is not for everyone. For example, some women who have had complications in the past may feel more comfortable in a hospital because of their own fears and circumstances. In the reverse, some women may have had either an average or totally demeaning hospital birth who have opted for a birth center or home birth the next time.
- I think everyone can agree that the world needs OBs. For high risk women or complications where interventions and/or a c-section is warranted there is no doubt that OBs save lives. OBs are first and foremost trained surgeons specialized in abnormal birth. The World Health Organization states that the c-section rate should be around 8-10%. If the number dips below around 5%, more mothers start dying at or around the time of birth (but also they found that if the c-section rate goes ABOVE around 15%, more mothers die at or around the time of birth).
- The world needs midwives just as much, if not more! The Midwives Model of Care treats pregnancy and birth as a normal, natural part of a woman’s sexual cycle, not an illness or a catastrophe waiting to happen. With low-risk women they can be essential to empowering the woman mentally, emotionally, physically, and spiritually.
- In addition to the above, I think women need to go to the provider that they feel the most comfortable with. Trust in your provider is key. If you have an OB it’s important you trust that he’s going to have your best interest in mind, not his malpractice insurance, not convenience. You need to be able to trust that you won’t have unnecessary things done to you with limited and biased informed consent.
- With home or birthing center birth, midwives are extensively trained in normal birth. I mean this to dispel the myth that out-of-hospital midwives won’t know if something’s wrong until it’s too late. Since they know what normal birth looks like, they know if you’re doing well or if you need assistance or transfer. You need to completely trust their judgment with these issues. If you do not trust your midwives, it’s very hard to open yourself up to birth and be relaxed like you need to be.
- Women need to be presented with all the information about pregnancy, birth, and afterwards in a calm, loving, non-judgmental way and be respected for the choices they make, whatever the reasons. Women should not be bullied into whatever the medical professional thinks should happen, and along with informed consent comes informed refusal.
A word for your public?
- Thank you for all your support over the past 7 years! I am blessed to be able to support my family with the work I do.