
4 grossesses – 2 bébés
Nous sommes au début du mois de Janvier 2014, un peu plus d’un an après la naissance de mon premier garçon. Nous débutons les essaies pour agrandir la famille. Il n’a pas fallu attendre bien longtemps car, le 28 Janvier, mon test de grossesse est positif. Par contre, je trouve que la ligne du test est pâle et je décide de faire une prise de sang pour confirmer. Résultat à 42, c’est la joie !!! Nous prévoyons annoncer la nouvelle à ma famille après notre fin de semaine d’amoureux à Québec.
Difficile de taire cette belle nouvelle
Le Vendredi matin, nous déposons notre garçon chez mes parents. Je trouve ça tellement difficile de garder cette nouvelle pour moi! Durant le trajet, je me sens vraiment pas bien, j’ai mal au cœur et au bas du dos mais je mets ça sur le compte de la grossesse. Nous passons la journée à l’extérieur, au Carnaval de Québec et nous revenons à l’hôtel nous changer avant d’aller souper au restaurant. En allant aux toilettes, j’aperçois du sang brunâtre en m’essuyant. Je sais que les saignements sont fréquents en début de grossesse et j’essaie de me convaincre que ça provient probablement de mon col.
Nous allons donc souper mais je ne fais que penser à ça. De retour à la chambre, je me précipite aux toilettes pour vérifier et à ma plus grande surprise, le sang est rouge clair. Je pleure. J’essaie de rester positive. J’ai besoin de parler à ma mère et c’est finalement de cette façon qu’elle apprend la nouvelle. J’essaie de dormir tant bien que mal cette nuit-là. J’ai juste hâte de revenir pour aller passer une prise de sang. Le lendemain matin, je suis couchée dans le lit quand je ressens soudainement une violente crampe au ventre. Je me lève pour aller aux toilettes et c’est là que je vois un gros caillot de sang sortir.
Le chemin du retour parait très long et le silence règne dans la voiture. Nous arrivons enfin et allons porter la prise de sang à l’hôpital (mon conjoint est lui aussi infirmier et c’est lui qui me fait mes prises de sang). Nous nous dirigeons ensuite chez mes parents pour aller chercher notre fils. Une fois rendu, le téléphone de mon conjoint sonne et je comprends alors que les nouvelles ne sont pas bonnes par son ton de voix. Résultat à 5…
Mon monde s’effondre
J’éclate en sanglots et nous pleurons ensemble pendant de longues minutes. Notre rêve vient de s’envoler. 2 jours plus tard, je passe une échographie. C’est une vraie torture car je dois attendre dans la même salle que les autres mamans heureuses de passer leur échographie de la 20e semaine. Et il y a moi, les yeux rougis et le ventre vide.
On se dit alors que c’était probablement mieux ainsi, après tout, c’est ce que tout le monde semble dire. Nous décidons de poursuivre les essaies et 5 mois plus tard, à la fin Juin, nous sommes heureux de découvrir que je suis à nouveau enceinte. Je suis optimiste, je me dis que la première fois nous avions juste été malchanceux. Quelques jours plus tard, le doute m’envahit et je décide de refaire un test de grossesse. Mon cœur s’arrête en voyant la ligne qui était plus pâle que le premier test. Je pleure.
J’avais décidé pour cette deuxième grossesse d’avoir un suivi sage-femme. J’ai donc appelé au bureau pour discuter avec l’une d’entre elles. J’ai rendez-vous le jour même avec Déborah. Elle a été très empathique face aux inquiétudes que je vivais et m’a écouté pleurer pendant une bonne heure pour finalement me faire une prise de sang. J’ai le résultat le soir même. Le taux d’hormones est plus bas que prévu, mais tant qu’il y a de l’espoir on s’accroche. La sage-femme me suggère d’aller me changer les idées le lendemain avant de refaire une deuxième prise de sang qui est prévue dans 2 jours. Sur le coup, j’ai trouvé l’idée ridicule, comment faire pour penser à autre chose ?
Mais mon conjoint m’a finalement convaincu d’aller passer la journée au camping de ses parents. Finalement ça a été une bonne idée car le temps a passé beaucoup plus vite que si j’étais restée à la maison.
Comme un coup de massue
Je n’ai pas eu à refaire de prise de sang, car le lendemain je me mettais à saigner… Cette fois-ci, cela eu l’effet d’un coup de massue. Je ne pouvais pas croire que ça m’arrive à moi, ENCORE! Qu’est-ce que je faisais de mal pour ne pas être capable de garder mes bébés bien au chaud dans mon ventre ? Ma peine a vite fait place à l’incompréhension et la colère. Partout, on nous disait qu’on ne pouvait rien faire pour nous avant d’avoir eu 3 fausses couches. Mais je ne pouvais simplement pas revivre ça une troisième fois! Une gynécologue a finalement accepté de nous voir. Après un bilan sanguin, on s’est rendu compte que le taux de progestérone dans mon sang était un peu bas et elle m’a donc prescrit du Prometrium (de la progestérone). Je devais le débuter dès qu’un test de grossesse était positif.
Je suis soulagée ! J’ai à nouveau de l’espoir pour cette 3eme fois car il n’y a rien de pire que de ne pas savoir pourquoi et n’avoir aucun moyen pour prévenir. C’est donc avec cet optimiste que nous redébutons les essaies, espérant reprendre à la vie ce qu’elle nous avait si vite arraché.
Et puis, 6 mois plus tard, le 23 Décembre au matin, nous apprenons qu’un petit bébé avait fait son nid au creux de mon ventre. Nous avions enfin réussit !
Valérie Picard, Accompagnante à la naissance
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